Des clichés capturés de Diégo à Morondava, dans le sud-ouest, en passant par Ambilobe, Moramanga et en rejoignant Ambositra. Il s’agit de prises en noir et blanc retraçant des scènes de vie, de partage et des coutumes à l’instar des cérémonies royales comme le « Tsangatsaigny », la circoncision ou encore la manifestation de la survie des ancêtres, notamment le « Tromba ».
Effectivement, Philippe Gaubert veut tout simplement montrer et partager la richesse humaine et culturelle de la Grande île à travers une approche photographique qui n’est pas ethnique mais plutôt documentaire et sociale. Une approche humaniste à la rencontre des gens. Ses méthodes consistent à photographier la réalité et les moments qu’il vit et partage avec autrui, en capturant une ambiance, un ressenti, une émotion, et en captant les sentiments pour acter la mémoire. « On se souvient des images mais on les comprend mieux quand la musique supporte l’émotion et parfois la provoque ». Telle est la posture que l’organisateur veut transmettre aux visiteurs.
Par ailleurs, durant le spectacle « Sary an-kirasinoratra », Hemerson - à travers les poèmes et la musique de Rôla Gamana - guide les spectateurs et son imaginaire sert comme un fil conducteur d'un voyage au pays des ancêtres. Les compositions musicales et sonores de Rôla Gamana ressemblent aux échos qui sont venus pour éclairer les photographies servant de passeur d’âmes et de mémoires afin de dérouler le fil de ce voyage. A ces clichés s’ajoutent les textes bilingues d’Andrianetrazafy Hemerson, artiste plasticien, poète, historien et anthropologue. Il faut savoir que l’exposition « La Fabrique d’images » se tiendra jusqu’au 22 octobre prochain. Une exposition particulière qui mérite un détour.
Si.R